Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ils enrichissent de tout leur patriotisme une liturgie déjà si pleine.

Ces longues supplications, d’une beauté triste et persuasive, ces espérances, où la crainte et la douleur s’évadent parfois en tumulte, recréent au ras du sol, sous cette voûte où palpitent les ombres, l’émotion des premiers chrétiens aux catacombes. Une religion se recompose dans cette foule en deuil, une foi municipale et catholique. Ces Messins croient assister à la messe de leur civilisation. Ils forment une communauté, liée par ses souvenirs et par ses plaintes, et chacun d’eux sent qu’il s’augmente de l’agrandissement de tous. Cette magnanimité qu’ils voudraient produire dans des actes sublimes, ils en témoignent jusque dans les détails familiers de cette