Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/261

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matinée. Avec quelle vénération, tous s’inclinent devant les Dames de Metz, qui sollicitent et tendent une bourse au large ruban noir pour l’entretien des tombes ! La cathédrale est pleine des émotions les plus vraies, sans rien de théâtral.

Au bas de l’église, Colette à genoux, entre son Allemand et sa grand’mère, subit en pleurant toutes les puissances de cette solennité. Elle ne leur oppose aucun raisonnement. Elle repose, elle baigne dans les grandes idées qui mettent en émoi tout le fond religieux de notre race. Durant un mois, elle s’est demandé : « Après trente-cinq ans, est-il excusable d’épouser un Allemand ? » Mais aujourd’hui, trêve de dialectique : elle voit bien que le temps écoulé ne fait pas une excuse et que les