Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/267

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… Rentre, Colette, avec ta grand’mère, dans votre appartement du quai sur la Moselle. Inconnue à tous et peut-être à toi-même, demeure courageuse et mesurée, bienveillante et moqueuse, avisée, loyale, toute claire. Persévère à soigner les tombes, et garde toujours le pur langage de ta nation. Qu’elle continue à s’exhaler de tous tes mouvements, cette fidélité qui n’est pas un vain mot sur tes lèvres. Petite fille de mon pays, je n’ai même pas dit que tu fusses belle, et pourtant, si j’ai su être vrai, direct, plusieurs t’aimeront, je crois, à l’égal de celles qu’une aventure d’amour immortalisa. Non loin de Clorinde et des fameuses guerrières, mais plus semblable à quelque religieuse sacrifiée dans un cloître, tu crées une poésie, toi qui sais protéger