Page:Barrès - La Terre et les morts.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il est inadmissible qu’on puisse maintenir une nationalité sans autre lien que des affirmations aussi vagues.

Avouons-le, il y a plus d’élévation dans la direction systématique donnée par l’empereur d’Allemagne à son pays vers le commerce que, dans les beaux principes, rabâchés perpétuellement dans nos assemblées politiques et qui, bien qu’ils aient été produits originairement par un élan vers l’idéal, se mêlent aux combinaisons de la plus grossière intrigue.

On peut employer son temps et sa verve à flétrir la dureté de Chamberlain, son mépris des philosophies et des considérations sentimentales ; mais cet homme mène à bien des questions anglaises. Or, nous sommes las en France d’hommes politiques familiers avec les plus nobles devoirs, au point qu’il faut aller les chercher à la présidence des « Sociétés d’encouragement au Bien », quand il y a lieu de les mener à Mazas.


Maintenant, pour que cette conscience nationale ait son efficacité, ne faudrait-il pas qu’elle se traduisit dans une autorité.

Elle apparaîtra nécessairement, cette autorité, dès que notre pays connaîtra ce qu’il est et en conséquence distinguera un peu son avenir. Si nous étions d’accord pour apprécier nos forces, notre énergie accrue prendrait tout naturellement une direction et, sans secousse, un organe de la volonté nationale se créerait.

La « Patrie Française » agit très sagement en s’abstenant de poursuivre directement un