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le jardin de bérénice

Si Bérénice n’a guère de vertu, elle possède beaucoup d’innocence, ce qui est plus sûrement une chose bonne et gracieuse. La vertu est le résultat d’un raisonnement, c’est se conformer à des règles établies. Bérénice est toute spontanée ; ses formes délicates renferment l’ardeur et l’abondance de sa race. Par le sentiment, elle atteint du premier bond ce qu’il y a de plus noble, la tristesse religieuse, cachée sous toutes les vives douleurs. Rien qui soit aussi contagieux. C’est pourquoi j’allai coucher à l’hôtel.