Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/273

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colis vers la sortie de la gare. Certes j’avais du désagrément sentimental, mais surtout je ressentais avec une vive indignation qu’une fille de dix-huit ans eût le cœur serré et des larmes sur les joues.

Et j’allai à mes besognes, plein d’un découragement qui n’a pas de nom et rempli d’une pitié à sacrifier bien des satisfactions pour obtenir un peu d’oubli et d’apaisement à ma chère Petite-Secousse et à tous ceux qui sanglotent dans la nuit.

Je me la représentais avec certitude, telle que je l’ai vue si souvent quand elle se sentait tout à fait misérable : roulée en boule sur son lit, où son chien avait