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Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/283

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le jardin de bérénice

C’est sur ce rivage, misérable mais sacré pour qui n’a rien dans l’âme qu’il ne doive à ces obscurs passionnés d’où naquit notre christianisme, c’est sur cette plage dont la légende m’étouffait de sa force d’expansion que je plaignis ma Bérénice d’être une vivante et d’obéir à des passions individuelles. Sans doute elle a fermé les yeux, mais fasse le ciel qu’elle ait perdu tout esprit, qu’elle soit devenue entre ses bras une petite brute sans clairvoyance ni réflexion, en sorte qu’elle ne soit pas à lui, mais à l’instinct et à la race, — et cela, je puis le croire, d’après ce que j’entrevois de son tempérament.

Quand je remontai dans ma voiture,