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Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/305

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désespère du pardon et répète avec égarement : « Comment ai-je commis cela ? » Jamais elle ne se plaignit, mais ses mains diaphanes m’avouaient tout et me reprochaient amèrement d’avoir poussé à cette union sans amour.

M’étais-je égaré sur ce que je croyais être son instinct ? Ce mariage de convenance, que j’avais souhaité pour redresser la vie de mon amie, allait-il donner à sa destinée l’irréparable tournant ? L’extrême difficulté qu’il y a d’interpréter la volonté de l’inconscient m’apparut avec une singulière netteté durant ces dernières semaines, au cours des longs silences de Bérénice, assise auprès de moi en face de la mer mystérieuse.