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Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/312

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le jardin de bérénice

Peut-être se sentait-elle trop de faiblesse pour parler, et je n’avais d’elle que ses doigts qui caressaient doucement ma figure, mais je compris soudain avec épouvante qu’elle me regardait pour me voir une dernière fois. Depuis combien de temps cette pensée en elle ? Ah ! ces regards où de pauvres hommes et de pauvres bêtes nous avouent le bout de leurs forces ! Regard tendre et voilé de ma Bérénice qu’affligeait la peur de la mort ! il me parut plus pitoyable qu’aucun mot désolant qu’elle eût inventé pour se plaindre. Je lui parlai des promenades que nous ferions encore dans la campagne, elle se mit à pleurer sans répondre.