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le jardin de bérénice

Je ne crois pas qu’elle ait eu de graves souffrances physiques. La sœur qui l’assistait, et à qui, par délicatesse de femme, elle confiait toutes ses misères, m’a dit : « Si elle a beaucoup souffert, c’est de quitter sa beauté, ses souvenirs et toutes ses choses de sa villa ». Elle eut un délire de petite fille, et à moi, qu’elle avait fait asseoir au bord de son lit, cela paraissait si impossible que cette enfant participât d’un mystère sacré, comme est la mort, que je croyais parfois à un jeu de fiévreuse.

J’ai vu Bérénice mourir ; j’ai senti les dernières palpitations de son cœur qui n’avait été ému que de l’image d’un mort. Elle était couchée sur le côté, comme ces