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le jardin de bérénice

chose qui s’anéantit. Dans cette succession où tu te désespères, quand comprendras-tu qu’une chose demeure, qui seule importe, c’est que tu désires encore. Voilà le ressort de ton progrès, et tout le ressort de la nature. Je pleurais dans la solitude, mais peut-être allais-je me consoler : tu me poussas dans les bras de Charles Martin pour que j’y pleure encore. Dans ce raccourci d’une vie de petite fille sans mœurs, retrouve ton cœur et l’histoire de l’univers.

— Ah ! Petite-Secousse, que tu étais fortifiante dans le triste jardin d’Aigues-Mortes !

— J’étais là ; mais je suis partout. Reconnais en moi la petite secousse par