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Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/40

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le jardin de bérénice

dont les couleurs m’émouvaient si fortement que je ne voulais pas les manger.

Je l’ai connue, avais-je dix-neuf ans ? à la suite d’une longue discussion sur l’ironie, ennemie de l’amour et même de la sensualité : « Les femmes, me disait un aimable homme, qui dans la suite devint gaga, les femmes sont maladroites. Parce qu’il arrive souvent qu’elles ont les yeux jolis, elles négligent de les fermer quand cela conviendrait, elles voient des choses qui les font sourire ; aussi, malgré la rage qu’elles ont d’être nos maîtresses, ne peuvent-elles se décider à le demeurer. » L’amour, dans son opinion, est l’effort de deux âmes pour se compléter, effort entravé