Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
le jardin de bérénice

par l’existence de nos corps qu’il faut le plus possible oublier. Mais cette conception des choses sentimentales, délicate en son principe, le menait un peu loin. Elle le menait à Londres, tous les mois, par amour des petites filles : « Seules, disait-il, elles font voir intacte la part de soumission que la nature a mise dans la femme et que gâtent les premiers succès mondains. » Et suivant son idée, vers les minuit, il me conduisit à la sortie de l’Éden, où figuraient alors dans un ballet des centaines d’enfants écaillés d’or, se balançant autour d’une danseuse lascive.

Je lui faisais la critique de son système, quand soudain, sur la rue Bou-