Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
le jardin de bérénice

sion sur les inconséquences passées de cette jeune libertine, mais elle était, avec ses dix-sept ans, une si belle petite fille ! puis ils avaient tous deux des âmes d’enfants généreux, et l’un pour l’autre une vraie sensualité.

Ils vécurent pendant deux ans à Aigues-Mortes. « Nous ne nous ennuyions jamais, me dit Bérénice, et l’heure des repas nous surprenait toujours. Nous avions les animaux, le tir au pistolet, et puis il jouait à me porter dans le jardin. En été, nous allions au Grau-du-Roi, qui est, à trois kilomètres, une petite station de bains de mer. Chaque année nous faisions un voyage à Nice et à Paris. » Elle eût pu ajouter qu’à vingt