qui vient d’être avec MM. Allain-Targé et Pelletan l’adversaire le plus habile des conventions.
M. Wilson a soutenu que les voies de communication, chemins de fer ou autres, c’est-à-dire le « système artériel », la vie et la sécurité du pays, doivent être administrés dans l’intérêt public et que c’est un crime de les livrer au monopole et à la féodalité industrielle… C’est la doctrine orthodoxe, l’ancienne thèse gambettiste. Si M. Wilson, personnage important, gendre du président de la République, la soutient, c’est, peut-on supposer, qu’à l’Elysée on ne serait pas fâché de diminuer M. Ferry, dont les ambitions inquiètent et dont les amis raflent trop d’affaires.
Il est extraordinaire de voir M. Wilson dans le milieu Reinach, et celui-ci, qui déjà avait à sa table quelques radicaux, fort apprivoisés, il est vrai, ferait une magnifique opération s’il pouvait adjoindre leurs chefs à son personnel. Les rédacteurs de la République française, élite et noyau du bataillon Reinach, ne sont pas tout-puissants ; en présence des ministères de concentration, il faut compter avec les républicains avancés. Le baron, en même temps qu’il poursuit le projet impossible de s’assurer des concours inconciliables, garde toute sa méfiance d’opportuniste pour l’Elysée. Le ministre Raynal, auquel il a présenté, avec quelques mots très chauds, Bouteiller, traite avec distinction le jeune professeur ; mais laissé à lui seul, celui-ci va se mêler au groupe de Wilson : l’âpreté et la sûreté démocratique du député de Loches lui plaisent. Aussitôt Reinach, qui surveille son bien, le prend sous le bras, l’entraîne et veut le présenter à M. Jules Roche, de qui le monde opportuniste com-