Page:Barrès - Les Traits éternels de la France, 1916, Émile-Paul.djvu/28

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En pleine tuerie, ces Français se rappellent constamment qu’ils sont des âmes. Les meilleurs élèvent leurs mains sanglantes vers le ciel, chacun vers son Dieu. Chacun d’eux est préoccupé de prouver la valeur de sa pensée par sa bravoure et par son sacrifice. Chacun agit comme s’il savait (et il le sait) que ses coreligionnaires de la France entière lui ont mis entre les mains leur honneur et les chances de leur idéal. Nos instituteurs rivalisent avec nos prêtres, également admirés les uns et les autres par l’élite de la nation et par leurs frères d’armes. Le Père de Gironde écrit sur son mémorial intime : « Me conduire de telle manière que nous ne puissions plus être exilés. » Et le journal d’Hervé publie chaque jour des lettres, toute une mystique, où les socialistes s’écrient : « Que nous reprochera-t-on désormais ? Est-elle assez justifiée notre foi internationaliste qui nous donne la volonté de sauver la France ! »

Ils ont tous une haute moralité commune :