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Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/109

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BERTHA ET ROSETTE

— Oh ! moi, je n’ai pas de fiancée, je n’ai plus que maman et un frère. Vous direz à dame Joseph Rivest, l’Épiphanie, que son fils Georges s’est conduit comme un homme, qu’il est mort comme un soldat au devoir, avec son scapulaire et sa médaille de la Vierge.

— C’est bien, allez, mes enfants. Vous avez vingt-cinq minutes pour vous rendre et faire votre travail ; ce n’est pas trop.

Les soldats partis, le commandant essuie d’un revers de main, les poils de sa moustache : « Pauvre Maman ! Pauvre fiancée ! »

Sans bruit, les deux soldats ont rampé jusqu’au but. La nuit est noire, pas une étoile. Sans donner l’éveil, ils ont placé un à un leurs engins destructeurs. Maintenant, ils sont éloignés l’un de l’autre, d’au moins deux cents verges et ils attendent anxieusement, un à chaque bout du fil. Soudain la lumière brille au sommet de la colline : encore cinq minutes. On entend le bruit sourd que font