des centaines de pieds battant le sol dans une marche rapide mais silencieuse.
Cinq cent, fait la voix de Rivest.
— Cinq cent, répond Tremblay à l’autre bout du chapelet de bombes.
Le contact et l’explosion ne font qu’un. La place est vide : ils ont bien travaillé.
Les poilus arrivent en trombe. Les obstacles qui devaient les arrêter dans leur élan n’existent plus. Ils tombent dans la tranchée allemande qui, peu garnie de défenseurs pris par surprise, est faiblement défendue.
Une section assez considérable de la tranchée est prise rapidement ; mais les boches organisent bien vite la résistance et alors c’est le corps à corps.
Lutte sanglante, éclairée par les projecteurs teutons !
Nos deux Boileau, étourdis par l’explosion, étaient restés un moment immobiles ; puis se relevant, ils s’étaient jetés dans la mêlée.