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BERTHA ET ROSETTE

la terre molle et inégale. Combien de chemin ils ont fait durant la nuit ? Personne n’aurait pu le dire.

Le jour allait paraître. Brisés de fatigue, nos deux hommes allaient de leur marche lente et rampante, lorsque soudain, sans que rien ne le fasse prévoir, la terre se dérobe sous eux : ils sont tombés dans un bout de tranchée abandonné.

Fatigués comme ils sont, c’est presque providentiel ; et Rivest résumant la pensée des deux, de dire :

— Je reste ici en attendant le jour.

Ce fut bientôt le jour, mais ce ne fut ni le salut, ni la sécurité. Le bout de tranchée qu’ils occupent, est un reste de tranchée détruite par un bombardement précédent.

Les Allemands ont refait leur tranchée un peu plus loin et nos deux rescapés entendent les voix gutturales des Teutons à quelques pas d’eux.

— Beau voisinage et bel avenir, fait le Grand Boileau.