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BERTHA ET ROSETTE

— Pensez-vous toujours me garder ? Quand vous vous êtes mariés, vous avez laissé vos parents. J’en ferai autant un de ces jours. J’ai la chance de trouver un bon parti, un Monsieur, et vous allez me faire manquer ma chance ; et après ? Il me faudra prendre un habitant, un vacher ! Nenni !

— Un habitant, fit Placide, j’en suis un ; et tâche de ne pas avoir honte de tes parents.

— Je n’ai pas honte de personne, papa ; mais je sais aussi que vous avez fait des sacrifices pour moi. Et tout ça, tout le développement intellectuel que vous m’avez procuré sera inutile, si vous faites de moi une vachère, la femme d’un vacher… Pourquoi m’avoir mise au couvent ? Pourquoi avoir dépensé votre argent ? Si après tout cela, vous m’empêchez de profiter de la chance que j’ai de faire servir tout ce que j’ai appris.

Bref, après de longues discussions, on en vint à une entente. Il y aurait consentement au mariage, à la condition que l’Américain se fasse catholique.