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Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/185

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BERTHA ET ROSETTE

Ainsi la misère avait eu raison de l’énergie de ces deux braves.

Loques humaines, ils n’avaient plus qu’une espérance : trouver une ferme où ils pourraient trouver un morceau de pain.

De fermes, il n’y en avait pas ; la route était nue et déserte.

Petit Boileau avait perdu sa gaieté et sa belle confiance. Dans ses yeux hagards, agrandis par la souffrance et cerclés de noir, passaient des lueurs de folie. Augustin se demandait si à force de privations, ils n’étaient pas en passe de devenir fous tous les deux.

Un faux pas les jeta tous deux sur le bord de la route. « Je n’en peux plus, laisse-moi ici, fit Rivest. Laisse-moi ! Et si tu le peux, tâche de trouver du secours. »

D’un reste de force, Tremblay se remit debout et marcha encore quelques verges. Sur le bord du chemin, un léger monticule couronnée d’une croix de pierre. C’est le calvaire d’Insbruck. À la vue de la croix, le