Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
BERTHA ET ROSETTE

Canadien eut une pensée de prière ; il fit encore un effort, mais ses forces le trahirent et il tomba sur le revers du fossé.

C’en était bien fini des deux Boileau ! La misère avait triomphé de leur énergie. C’était la fin. La fin triste au pied du calvaire, à deux pas de la délivrance !

Bien oui, à deux pas du salut et de la délivrance. La nuit d’auparavant, ils ont franchi la frontière sans s’en rendre compte. Marchant en plein champ, par peur de rencontrer des patrouilles allemandes, ils n’ont pas vu les drapeaux allemand d’un côté, hollandais de l’autre, et le poteau au milieu, annonçant cette ligne imaginaire entre deux pays.

Ils sont en pays neutre, mais ils ne le savent pas.

Un quart de mille plus loin, dans un repli de terrain où les fugitifs ne peuvent pas la voir, se trouve une ferme hollandaise, dont les occupants s’éveillent pour les travaux du jour.