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BERTHA ET ROSETTE

à une heure indue. Puis, c’est le jour de l’An : on arrive à toute heure.

À peine la bénédiction paternelle et les accolades générales finies, quelqu’un frappait à la porte.

Augustin avait une manière à lui de frapper. En entendant ses trois coups secs, Bertha eut un cri : « Gustin ! » D’un bond, elle est à la porte qu’elle ouvre toute grande. Deux soldats apparaissent en pleine lumière.

— La police ! fait une voix craintive.

L’effroi fut général : serait-ce la police qui viendrait chercher les deux conscrits ?

Bertha a bien vite reconnu son promis, dans ce beau soldat qui lui tend les bras. Tout se paie en ce bas monde. Que de souffrances a pu payer cette minute d’ivresse.

Puis Augustin pense a son compagnon ; il le présente :

— Bertha, ma promise ; M. Rivest, l’ami, grâce à qui je suis libre et encore en vie.

Les accolades se multiplient ; une gaieté franche et sincère fait place à la gêne du