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BERTHA ET ROSETTE

arrière. Ils n’ont plus à surveiller leurs enfants qui ont fait le grand pas.

Combien de voitures ? disent les rentiers, les enfants d’école. Dix, quinze, vingt, c’est une belle noce.

Qu’elles étaient belles nos noces canadiennes d’autrefois !

Aujourd’hui l’américanisme est en train d’empoisonner cela comme autre chose, de ses mottes, de ses superstitions payennes et de son luxe tapageur.

Mais les noces des deux Boileau étaient de belles noces. On avait bien dit aux mariés qu’un mariage de deux sœurs à la même messe, ça portait malchance pour l’une ou l’autre. À cela Bertha avait répondu que cela n’était pas dans son Évangile, qu’elle croyait bien plus à la Sainte Vierge et à sa protection qu’à ces almanachs-là.

L’avenir devait lui donner raison puisque sept ans plus tard, les uns et les autres en étaient encore à attendre leur grosse malchance.