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BERTHA ET ROSETTE

la retardait dans sa course, rien ne dérangeait son mugissement.

Robert Neuville avait vieilli. La cinquantaine avait sonné pour lui ; sa moustache et ses cheveux étaient presque blancs, mais sa démarche restait toujours vive et alerte.

Quant à Célanire, elle paraissait toujours jeune ; bien souvent on la prenait pour la sœur aînée de ses fils les plus âgés. Ils étaient beaux les gars de Robert. Plus grands que leur père, ils avaient hérité de la belle stature des Dupaul et de l’énergique douceur de leur papa, dont ils suivaient les traces.

Travailleurs actifs et robustes, les aînés étaient estimés et recherchés par les lumbermen.

Économes et sobres, ils épargnaient et cette année-là, l’aîné avait décidé que ce serait sa dernière année de chantier. Conseillé par son père, il avait acheté une terre et il était décidé qu’il se marierait l’été suivant.