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BERTHA ET ROSETTE

Quant aux autres, ils entendaient continuer encore à s’amasser de l’argent. Les plus jeunes aidaient au travail de la ferme.

Les filles étaient l’orgueil avoué de leur maman. Pour elle ses filles étaient la perfection en fait de beauté ; elle n’avait certes pas complètement tort. Quant au papa, il voyait dans ses enfants non seulement la beauté physique, mais surtout la beauté morale. Parfois il regrettait que la modicité de sa fortune, comparée à la lourdeur des charges familiales résultant d’une famille de seize enfants, ne lui eût pas permis de donner à ses filles quelques années de couvent. Il s’en consolait en constatant que sa fille Bertha, l’aînée alors âgée de dix-neuf ans, avait un langage et des manières au moins aussi soignés que sa nièce Rose, fille de sa sœur, qui elle avait eu trois ans de couvent.

Suivant l’expression canadienne, Bertha était un beau brin de fille. Et la mère Bouchard proclamait que ses parents n’auraient pas de misère à lui trouver un mari.