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BERTHA ET ROSETTE

leurs espérances, et leur chagrin de se quitter.

Peut-être que le vieux prêtre avant de se donner tout entier à son Dieu et à l’amour des âmes, avait-il eu, lui aussi, un amour humain ; peut-être aussi que ce fut sa seule connaissance du cœur humain qui lui fit comprendre l’inquiétude de l’homme et la détresse de la femme ; il demanda :

— « Vous vous aimez, n’est-ce pas ? Vous aviez décidé d’être époux. La vie est pleine de sacrifices, ayez le courage de faire le vôtre. Que le bon Dieu vous bénisse, mes enfants. »

Et à Augustin :

— « Que le souvenir de ton amie t’aide à être un bon soldat et surtout un bon chrétien. »

Tête baissée, la main dans la main, les deux jeunes gens écoutaient en silence les paroles du prêtre. Bertha pleurait sans sanglots, et finalement l’aveu de la faute sortit des lèvres du jeune homme :