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Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/55

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BERTHA ET ROSETTE

Le moment du départ était arrivé. Les deux Yankés se sentaient de trop dans cette maison, où la plus élémentaire délicatesse suffisait à leur faire comprendre qu’ils étaient importuns.

Mais ils avaient voulu voir, et ce qu’ils voyaient était pour eux toute une révélation.

Les partants avaient embrassé la maman et les sœurs, pressé la main à tous les hommes, grands et petits ; restait le papa. L’aîné des fils, ployant le genoux devant son père, disait pour lui et ses frères : « Nous n’y serons pas au jour de l’an. S’il vous plaît, votre bénédiction ? »

Ils étaient ainsi cinq hommes, jeunes, forts et vigoureux, cinq colosses, tous plus grands que leur père ; ils étaient à genoux et le père debout leur tendait la main, disant dans sa foi profonde : « Que le bon Dieu vous bénisse et vous protège, mes enfants. »