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BERTHA ET ROSETTE

Ce ne peut être vrai. Le grand conquérant de cœurs féminins, ne peut manquer de mesure au point de faire mal par une pression de main.

Pourtant, elle souffre. Elle souffre parce qu’elle voit clair dans son cœur et sa conduite.

« Si vous m’aimez un peu… ? » Lui a-t-elle donné le droit de croire qu’elle l’aimait même un peu ?

Plus que cela. Est-ce bien sûre qu’elle ne l’aime pas du tout ? Et si elle l’aime un tout petit peu, n’est-ce pas un vol à l’égard de Gustin à qui elle a promis son affection, ses pensées son dévouement, sa vie en entier, et non pas les restes des autres ?

Sa détresse morale est telle que sa voix s’étrangle comme pour un sanglot :

— Oh ! laissez-moi, répète-elle, j’ai mal ! Elle se recule, puis d’un pas chancelant, s’en va retrouver sa mère.

Le cas de Bertha est réglé. Elle ne danse pas, c’est qu’elle est malade. Et la veillée