Cet ami, que nous appellerons Député, on comptait le rencontrer à Chicoutimi, mais il était parti pour Bagotville. Les quatre cultivateurs durent se rendre à Chicoutimi et y revenir le surlendemain. C’est ce qui explique comment Irénée fit deux visites manquées à Lucette.
Les inondés avaient été bien reçus. On est poli dans la haute : du chocolat, un petit coup, des cigares, puis d’un ton paterne :
— Qu’est-ce que je puis faire pour vous ?
Ce fut Jos. Dugré qui expliqua la position.
— Nos terres sont à nous. Or, voici que, sans avis d’aucune sorte, on nous les enlève. Pouvez-vous nous dire ce que nous pouvons faire pour garder nos terres ou pour être payés des dommages subis.
— Mais, mon pauvre ami, nous ne pouvons arrêter le progrès et l’industrie pour quelques terres.
— Nous ne voulons pas arrêter le progrès, mais ces terres sont à nous, nous avons les contrats signés au nom de la province. Ces