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conscience de croyants

ger le peuple et qui, au contraire, se faisaient les complices de ceux qui, sans droit, détruisaient les propriétés. Puis, il pensa à son avenir : perdue sa terre, perdues ses espérances, perdu le moyen de fonder un foyer. Pourtant, il aimait bien sa Lucette ; il était aimé assurément. Il prit une décision : il laisserait sa terre, il irait en ville se chercher du travail. Souvent, il verrait sa Lucette et peut-être qu’elle consentirait à partager sa vie et ses malheurs.

Dès le lendemain, il exposa son plan à son père. Ce dernier essaya de le retenir, mais mollement et sans conviction. Les espérances diminuaient, les plus confiants sentaient que l’appui des puissants allait leur manquer.

Quelques jours plus tard, Irénée se rendit à Chicoutimi voir sa promise et en même temps voir s’il ne pourrait pas se trouver de l’ouvrage. Parti le samedi, il devait passer le dimanche et revenir le lundi. Son voyage fut une déception.