A mon âge, je sais, il faut rester tranquille.
A moins que de plonger…
Dans la crapule des célibats innommables.
Je sais bien et pourtant je trouve plus aimables
Les femmes et leurs yeux et tout d’elles[1].
Il avoue même que, parfois, il se fait horreur
[2], mais ces
désespoirs ne sont que passagers ; la femme le reprend tout
entier
[3] et sa débauche s’accentue d’autant plus qu’il sent la
vie lui échapper :
Aimons bien fort
Jusqu’à la mort
Aimons drument et verdement[4].
D’ailleurs :
La chair est sainte ! Il faut qu’on la vénère…
Malheur à ceux qui ne l’adorent pas ![5]
Alors ses conseils se précisent ; son cynisme s’affirme
avec ostentation :
Soyons scandaleux sans plus nous gêner,
Livrons-nous à notre nature
Dans l’oubli charmant de toutes pudeurs ;
Jouir et dormir ce sera notre seule et double vertu[6].
Cependant, quelles que soient les séductions de l’amour,
la sensualité satisfaite entraîne le poète à des méditations
dont le pessimisme est le terme :
Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville[7].
C’est la mélancolie inexplicable qui s’abat sur l’âme quand