Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoise…
ainsi qu’un autre dont voici le début :
A quatre heures du matin, l’été…
puis il continue :
« La vieillerie poétique avait une bonne part dans mon
alchimie du Verbe. Je m’habituai à l’hallucination simple ;
je voyais très franchement une mosquée à la place d’une
usine, une école de tambours faite par des anges, des
calèches sur les routes du ciel, un salon au fond d’un lac ;
les monstres, les mystères ; un titre de vaudeville dressait
des épouvantes devant moi. » C’est exactement le mal de
Des Esseintes et d’Adoré Floupette. Rimbaud durant cette
période a le dégoût de la littérature en vogue. Il cherche
une formule nouvelle. Il croit la trouver en satisfaisant au
besoin de sensations dont il est dévoré :
Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue.
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue…
Mais dans cette recherche de la sensation, il confond vite, comme tous les jeunes gens, le neuf et l’extraordinaire. Baudelaire fascine son cerveau et son influence se marque par le diabolisme puéril du Bal des pendus, le cynisme enfantin de Vénus Anadyomène ou de Tartufe, la grâce tour à tour perverse et chaste des Effarés ou des Chercheuses de poux la satire, goguenarde dans l’Oraison du soir, outrancière dans cette fresque des grotesques qu’il intitule les Assis. Malgré sa bizarrerie, « cette gourme sublime, cette miraculeuse puberté » est d’une originalité contestable. Rimbaud est assailli de réminiscences. Son Forgeron ressemble fort à du Hugo démarqué. Le Musset du début de Rolla, le Banville