Page:Barreau anglais ou choix de Plaidoyers des avocats anglais, tome 3, 1824.djvu/373

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s’embarquent en un complot, on peut croire qu’il est indispensable de renouveler une pareille leçon : et plût au ciel qu’on ne s’aventurât jamais en de pareilles entreprises sans se demander sérieusement si l’on est préparé à soutenir les peines qui y sont réservées, à endurer la perte de sa vie et de sa fortune, à exposer sa femme et sa famille aux douleurs de la misère et aux reproches de tout un peuple. Il continue : « Faut-il donner de nouveaux exemples pour attester le pouvoir du statut ; ceux qui ont eu déjà lieu ne sont-ils pas suffisans ? Si le gouvernement ne peut, ni par la nouveauté des châtimens, ni par la multitude de ses victimes, nous frapper de terreur, peut-il espérer rompre la trame d’une conspiration aussi bien jointe, en coupant quelques-uns de ses fils ? »

Puis vient une très-pathétique allocution adressée au gouvernement, pour l’engager à ne pas sacrifier les victimes qui sont en son pouvoir, par ce motif que ce ne sont pas les chefs de la conspiration, que ce ne sont que quelques fils, comme il vient de le dire.

Messieurs, il eût été à désirer que ces mouvemens de compassion s’élevassent un peu plus tôt dans l’âme du prisonnier ; qu’il eût repassé dans son esprit la longue suite de calamités inséparables d’une guerre civile et d’une commotion intérieure, et qu’il eût un peu songé à la possibilité d’une punition avant de se précipiter si imprudemment dans le crime. Que ne réfléchissait-il qu’en se mettant à la tête de cette populace furieuse qui se rassembla dans Thomas-Street, il ferait verser plus de sang qu’il n’en sera jamais répandu par la commission, dût-elle siéger une année entière. Il tomba en ce jour trois fois plus de ses rebelles amis qu’il n’en a été sacrifié depuis à la justice de son pays. Que dire des sujets fidèles et inoffensifs qui ont également péri ? la rébellion ne