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Page:Barrière-Flavy - Etude sur les sépultures barbares du Midi et de l'Ouest de la France, Privat, 1893.pdf/35

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du midi et de l'ouest de la france

la quantité de blé promise à Ataulph ; mais leur roi Wallia remit Placidie entre les mains de son frère[1], qui la donna ensuite à Constance (416).

Trois ans plus tard, Honorius s’étant assuré de leur fidélité, leur permit de s’établir dans la Gaule méridionale. Il leur abandonna, selon Idace, l’Aquitaine depuis Toulouse jusqu’à l’Océan, ou, suivant Prosper, la seconde Aquitaine ou province de Bordeaux et quelques villes des provinces voisines (419)[2]. Quoi qu’il en soit, il est toutefois certain qu’ils occupèrent le Toulousain, l’Agenais, le Bordelais, le Périgord, la Saintonge, l’Aunis, l’Angoumois, le Poitou, avec Toulouse pour capitale.

L’empereur aurait pu laisser ces peuples barbares dans la province de Barcelone, où ils s’étaient réfugiés ; il aima mieux - et ce fut un trait de politique de sa part, auquel Constance, croit-on, ne fut pas étranger - avoir plus près de lui, sous sa main, ces alliés remuants, plutôt que les voir, au delà des monts, faire peut-être cause commune avec les Suèves et les Vandales pour ravager l’Espagne.

Les Wisigoths, en outre des territoires que nous avons indiqués, en acquirent d’autres, soit par voie de conquête, soit par suite de traités avec Rome. Théodoric, dit Sidoine Apollinaire, s’avança jusqu’à Tours dont il chercha à se rendre maître en 437, mais il fut repoussé par Majorien[3]. Un échec bien plus grave essuyé par ces Barbares devant Narbonne eut des conséquences qui faillirent amener la ruine de ce nouvel empire. Litorius, secondé par un parti de Huns, et poursuivant les soldats de Théodoric qu’il avait défaits sous les murs de Narbonne, apparut devant Toulouse. La lutte était décisive. Cette importante place fut cependant sauvée par la valeur de ses défenseurs et les prières de saint Orens, évêque d’Auch. Les Romains furent taillés en pièces et Litorius tomba au pouvoir des vainqueurs[4].

Ce succès décida Rome à traiter avec les Wisigoths ; et, en vertu de la paix qui fut signée l’année suivante (439), la Novempopulanie, l’Aquitaine II et une partie de la Narbonnaise I furent cédées à ces Barbares et occupées aussitôt par eux sans difficulté[5].

En 451, nous voyons Théodoric Ier combattre au service des Romains contre Attila en Champagne et succomber au milieu de son triomphe[6]. Son fils Thoris-

  1. D’après Jornandès, les conventions fondamentales de cette paix rèsultèrent de l’entrevue de Wallia avec ConRtance dans les gorges des Pyrènées. - Jornandès, De origine actuque Getarum, lib.X. - De regnorum ac temporum successione, lib.XIV.
  2. Hist. de Languedoc, t.I, p.419.
  3. Sidoine Apollinaire, Carmina, IV, vers 210.
  4. Hist. de Languedoc, édit. Privat, t.I, pp. 429 et suiv.
  5. Ibid., t.I, p.432. - Sidoine Apollinaire, Panégyrique d’Avitus, III, vers 303. « Nec erat pugnare necesse .., Sed migrare Getis ...»
  6. Jornandès, De origine actuque Getarum, lib.XIII.