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Page:Barrière-Flavy - Etude sur les sépultures barbares du Midi et de l'Ouest de la France, Privat, 1893.pdf/47

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du midi et de l'ouest de la france

niques, pour la plupart pleins d’inexactitudes et privés de figures et de planches, constituaient seuls pour le Midi les connaissances acquises sur l’époque des invasions, et encore les auteurs étaient-ils loin de se douter de l’origine barbare des objets dont ils se bornaient à donner une description plus ou moins fidèle.

A la Revue archéologique du Midi[1], dirigée par B. Dusan, revient l’honneur d’avoir interrogé plus sérieusement le passé et donné des aperçus tout nouveaux sur l’industrie qui avait produit ces objets si précieux. Le directeur de cette publication, reproduisant quatre des plus belles plaques de ceinturon du Midi, établissait déjà une différence entre ces objets et ceux de même genre recueillis dans les parties septentrionales de la France. Il constatait que sur les premières plaques les ornementations étaient plus riches que sur les autres et dénotaient un goût plus civilisé ; les tracés en étaient mieux soignés et révélaient un esprit artistique incontestable comme aussi une main plus habile dans l’exécution des figures géométriques. Il concluait alors, timidement encore, de l’avis de M. de Baye[2], en disant que ... ces habitudes de précision, propres aux peuples constructeurs, rappelleraient peut-être les aptitudes de la race gothique plutôt que celles des Francs. La croix, gravée sur l’un de ces objets, lui inspirait aussi la réflexion suivante : « Ce serait peut-être un indice de plus, un motif d’attribuer à ces objets une telle origine, et d’y voir des spécimens de l’art wisigothique. »

Ces appréciations, mises en avant il y a une trentaine d’années, ont reçu et reçoivent encore tous les jours confirmation entière.

Les Goths de l’Ouest ou Wisigoths sont les seuls peuples barbares qui se soient établis dans le midi de la Gaule. Nous avons assisté à leur invasion, aux phases de leur domination sur notre sol. Il nous reste à rechercher, au point de vue archéologique, de quelle manière on est arrivé à déterminer le point de départ de ces peuples et la route suivie par eux à travers l’Europe.

Il ne faut pas craindre de tourner ses regards vers l’Orient, comme l’a dit M. Bertrand[3], et de chercher dans les régions de la mer Noire les origines de cette production, des modèles de cet art qui se manifeste d’une façon éclatante dans le midi de la France.

tures des Barbares de l’époque mérovingienne découvertes en Bourgogne, 1860. - Abbé Haigneré, Quatre cimetières mérovingiens du Boulonnais, 1865, etc. - En Allemagne : M. Lindenschmit, Das germanische todtenlager bei Selzen, 1848. - Die alterthümer unsere1· heidnischen Vorzeit, 1858. - En Angleterre : J . Douglas, Nenia Britannica, 1792. - Th. Wright, The Celt, the Roman and the Saxon, 1852. - Wylie, Fairford graves, 1852. - R. C. Neville, Saxon obsequies illustrated by ornaments aud weapons, 1852. Bryan Faussett, Inventorium sepulcrale, 1853. - Roach Smith, Collectanea antiqua, 1853-1868. - Yang Akerman, Remains of pagan saxondom, 1855. - Mac Phersoll, Antiquities of Kertch, 1857, etc.

  1. Revue archéologique du Midi de la France, 1863, t.II, pp.46 à 48.
  2. J. de Baye, L’art des Barbares à la chute de l’Empire romain.
  3. A. Bertrand, Archéologie celtique et gauloise, p.382.