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Page:Barrière - Murger - La Vie de bohème, 1849.djvu/62

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la vie de bohême.

trer chez une vieille dame comme demoiselle de compagnie ; l’idée m’est venue qu’en quittant l’hospice j’aurais peut-être l’occasion de vous rencontrer, et j’ai accepté avec joie. Mais je n’ai pas tardé à me repentir, allez !

Rodolphe.

Comment !

Mimi.

La dame chez qui j’étais recevait souvent la visite d’un vieux monsieur, et toutes les fois qu’il venait à la maison elle trouvait toujours un prétexte pour me laisser seule avec lui.

Rodolphe.

Ah ! je comprends.

Mimi.

Ce monsieur me disait des choses… si vous saviez.

Rodolphe.

Je les sais par cœur.

Mimi.

Enfin, hier, quand je m’y attendais le moins, il m’a prise dans ses bras.

Rodolphe.

Oh !… (Il l’enlace.)

Mimi.

Et il m’a embrassée…

Rodolphe, l’embrasse.

C’est affreux !…

Mimi.

Madame est arrivée, et elle m’a dit que si une pareille scène se renouvelait, elle me chasserait.

Rodolphe, se levant.

Ah ! c’est très-gentil.

Mimi, se levant aussi.

Moi, je n’ai pas voulu rester plus longtemps dans cette maison ; le soir…je me suis sauvée, et voilà comment je suis ici…