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Page:Barrière - Murger - La Vie de bohème, 1849.djvu/63

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acte ii, scène xiii.

Rodolphe.

Chère petite Mimi, ne craignez plus rien ! Autrefois je voulais vous épouser, aujourd’hui je vous adopte !… (Après l’avoir embrassée.) Voulez-vous me permettre de vous embrasser ?

Mimi.

Mais vous m’avez déjà embrassée une fois.

Rodolphe.

Non, deux fois seulement.

Mimi.

Oh ! c’est différent… (Rodolphe l’embrasse.)

Rodolphe.

Adieu, Mimi ; je vais faire mes malles, car il faut que je parte…

Il ramasse ses papiers et les met dans sa malle.
Mimi.

S’il y avait deux chambres.

Rodolphe.

Oui, mais il n’y en a qu’une…

Mimi.

Ah ! vous n’avez pas un ami à côté ?

Rodolphe.

Il n’est pas seul, il est… marié !…

La nuit commence à venir.
Mimi.

Eh bien ! ce monsieur viendra ici avec vous, et moi, je passerai la nuit avec cette dame, ça revient au même.

Rodolphe.

Non, Mimi, ça ne revient pas au même !… Je m’en vais… (Il remonte.)

Mimi, allant à la fenêtre.

Ah ! il pleut à verse.

Rodolphe.

Ce n’est qu’une pluie d’orage, il ne pleuvra plus après-demain.