Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Malheureusement le peuple avait perdu la grande tradition révolutionnaire, celle des clubs. Les sociétés populaires, qui les reconstituerait ? Là seulement l’éducation sociale pourrait être entreprise ; là, face à face, les hommes apprendraient à se connaître.. ; Mais la presse, cette fausse opinion publique, cette langue d’Ésope, toujours à la même sauce : quelle nausée !

Meyrargues en oubliait sa collaboration à un grand journal du matin, car il savait mieux que personne à quels moulins à vent se heurte l’honnête homme qui, la plume à la main, prétend à faire son devoir.

La presse !… Quel esprit désintéressé avait échappé à ses calomnies ? Quelle idée généreuse avait trouvé son appui ? Quel homme libre l’avait aimée passé les temps de la Restauration !

— Le pauvre et grand Seurat, disait le peintre Brandal, est mort de l’indifférence ou de l’hostilité des critiques d’art ridiculisant ses recherches et ses œuvres pendant qu’ils se pâmaient sur une redingote de Lefèvre.

Meyrargues citait l’exemple d’un directeur de journal