Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/146

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On remarquait, en outre, que l’exécution avait eu lieu pendant les fêtes du carnaval. La maladresse se doublait d’une indécence ; car le peuple de Paris se croyait en droit de compter sur la trêve des confettis, sans qu’on vint jeter cette tête coupée sur le pavé de ses réjouissances.

Déjà le mot de Raynal, ministre de l’Intérieur, à propos des deux mille perquisitions et arrestations qu’il avait commandées au jour de l’an : « J’ai donné des étrennes aux honnêtes gens », avait été réprouvé par tous les gens de goût. La nouvelle incorrection de M. Carnot mit le comble à l’impopularité de l’Exécutif.

La mémoire de l’anarchiste en bénéficia par un de ces retours qui sont dans la marche des affaires politiques et sentimentales.

La presse irrévérente n’alla point jusqu’à l’apologie de Vaillant — le peuple s’en chargeait — mais elle eut des ambiguïtés et presque des menaces :

« La société bourgeoise, écrivait un polémiste catholique, en se montrant implacable, n’a peut-être pas cru commettre un crime ;