Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/147

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elle s’apercevra bientôt, je le crains, qu’elle a commis une lourde faute… Être pitoyable lorsqu’il était possible de l’être, puisque Vaillant n’avait tué personne, c’était tout simplement être avisé et prudent. »

M. Drumont émettait quelques réflexions sur l’Histoire universelle à la manière de M. de Meaux.

« Chaque homme après tout est condamné à mort en naissant, et, au fond, la vie que nous menons tous sur cette terre est celle d’un condamné qui aurait obtenu un sursis assez long. En y réfléchissant, on trouverait peut-être que, malgré l’horreur d’un brusque réveil, il vaudrait mieux disparaître ainsi frappé pour une cause que l’on croit juste que de subir toutes les tortures d’une vessie endommagée, et que de crever, à moitié idiot, lâche et babouinant, sur un pot de nuit… »

Par la force des choses, devant la couardise, la bassesse et la sottise des hommes au pouvoir, l’anarchie devenait un parti d’opposition autant que de révolte ; le terrorisme était discuté par des gens calmes à grand renfort d’arguments ; il y avait coquetterie à se piquer