Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et sa santé qu’il imaginait l’humanité future.

Brandal, toujours systématique, ne manqua point de faire observer à M. Vignon que la révolution nouvelle revêtait un caractère de nécessité, par ailleurs affirmé dans la polyphonie orchestrale, la peinture impressionniste et le vers libre.

— Ce que je crains dans la bombe, objectait timidement M. Vignon, c’est l’explosion de la sottise.

Meyrargues intervint, expliqua les actes de révolte :

— Les terroristes ne sont point si stupides que voudraient le laisser entendre certains communards repentis, genre Lepel-letier !

Et, connaissant le goût de M. Vignon pour la pensée de Renan, il citait son auteur : « En analysant bien les choses, la force dont on dispose n’est pas autre chose que la crainte qu’on inspire. »

— Vous penserez de moi ce que vous voudrez, disait M. Vignon en se frottant les mains, mais je vous assure que je ne me dérangerais pas plus pour attaquer la société que pour la sauver.