Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Un député ? Pour quoi faire ?

— Oui, Coûtant.

— Ah, Coûtant !

— Non, il était allé visiter la tombe d’un de ses amis, un conseiller municipal.

— C’est régulier.


Le ciel était froid et livide ; la terre glissante engluait les pas dans l’enclos piétiné ; des moineaux pépiaient sur la crête du mur sec. La foule avait l’air d’attendre.

Deux drapeaux rouges furent plantés sur la tombe. Des cris fusèrent isolés :

— Vive la Commune !

— Vive la Révolution !

Une loque noire fichée au bout d’un bâton leur répondit :

— Vive la mort ! La foule s’inquiéta.

— Partons, voulez-vous ? Je crois qu’il est temps.

— Ça pue le mouchard ; je n’ai pas envie d’attraper l’influenza, dit Robert, en toisant dédaigneusement un indiscret marchand de vin au cache-nez garance. ’