Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/168

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— Au bout d’une pique, peut-être ?

— Parfaitement !… au bout d’une pique… une ballade à l’ancienne ; quoi !…

— Hum ! pour cette ballade-là, j’aimerais mieux promener une autre binette que celle du camarade…

— Tu parles !…

— Mais ça ne se fait plus… À quelle époque croyez-vous vivre ?

— Vous datez, citoyens.

— Aujourd’hui la Révolution n’a pas besoin de ces moyens-là…

— Alors… vous auriez des moyens ?…

— Et le machinisme ?…

— C’est vrai… Il aurait dû y penser… Taisez-vous donc !…

On voyait les policiers s’affairer à la porte du cimetière. Cependant des manifestants entrèrent encore mêlés à un convoi de pauvres. Des faces louches rôdaient parmi la foule ; des bouches torves questionnaient :

— Qui est ce grand ?

— Savez-vous le nom de l’aveugle ?

— Connaissez-vous celui qui a chanté ?

— On dit qu’il est venu un député.