Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/188

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L’exécution, peu probable à ce moment — le grand attentat à la souveraineté nationale tombant à ses véritables proportions —, était cependant réclamée, pour l’exemple, par quelques journaux, Le Gaulois en tête, et, la politique du ministère étant donnée, restait possible.

Robert ne s’embarrassa donc pas de l’objection que lui firent les farouches : à savoir qu’il ne risquait pas grand-chose en tablant sur une hypothèse improbable. Il répondit, les journaux en main, qu’il n’attendait pas pour se déterminer de voir quelle tournure prendrait l’affaire, et qu’il se prononçait, lui aussi, pour l’exemple.

Son attitude comportait, en même temps qu’une certaine vanité, une bravoure naturelle et, dans un esprit de solidarité un peu spécial, le sentiment de l’honneur et du devoir.

Il ne plaisait pas à cet enfant scrupuleux que la société exerçât sans mesure le droit de vengeance ; il s’élevait contre l’abus du pouvoir social, et voulait qu’une réplique, fût-elle atroce, rétorquât par l’absurde, l’argument barbare.

Il s’instituait ainsi, de sa propre autorité,