Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/207

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— Non, des blessés, une dizaine.

— Et lui ?

— Arrêté.

Robert se taisait, sombre, écrasé.

— Il s’est bien défendu… un petit lion lutté jusqu’au bout, jusque sous les talons. Et gouailleur, féroce ! Il a blagué la police, a dit qu’il arrivait de Pékin, et n’a pas donné son nom. Il ne compromettra personne. Nous pouvons dormir tranquilles. D’ailleurs, j’ai pris mes précautions. Robert ne suivait plus.

— Tu dis qu’il a lutté contre la foule ?

— Ai-je dit contre la foule ? Oui, c’est bien possible. Certainement il a lutté contre ceux qui le poursuivaient.

— Contre la meute ?

Une étrange exaltation s’était emparée de Robert, un long tremblement nerveux secouait tout son corps.

— C’est horrible, ajouta-t-il, cela me fait mal, Brandal ! Tu ne sais pas comme je souffre !

— Quoi ! Ne disais-tu pas qu’après l’exécution de Vaillant nous devions user de représailles contre la société prise en bloc ?