Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/219

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— Et tu n’écrivais pas. Je serais venue te soigner — oh ! mais gentiment — comme une petite sœur à cornette. Pense à moi, du moins comme garde-malade : j’ai la vocation.

— Tais-toi, frimousse !

Elle ébouriffait ses cheveux de front, tapotait sa ruche de mousseline, l’air malicieux et gamin sous son chapeau canotier. Une pointe d’esprit et une émotion la rosissaient, l’animaient et la rendaient plus charmante. Elle jouissait de l’embarras des deux complices, heureuse d’être en tiers avec eux ; elle se sentait soudain rapprochée de Robert, unie à lui par un lien indissoluble.

— Oust ! Brandal, nous filons, mon bon chien ; les petites voitures seront loin — les sergots les auront chassées —, nous n’aurons plus que des rebuts ; je tremble pour mes violettes. Toi, l’enfant gâté, fourre toutes tes drogues dans le placard ; mais aie soin de sortir le sucre et le pâté… Ne va pas nous empoisonner. Ouvre aussi la fenêtre pour changer d’air.