Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/234

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deux coques de cheveux poudrés à l’ancienne, s’inondait d’un bon sourire comme d’une eau molle éclaircissant ses rides.

Le dîner s’acheva.

Meyrargues, le premier, réclama une audition de la scène modifiée.

— Elle vous est due, dit M. Vignon.

Alors commença une véritable séance de déchiffrage sur le papier encore humide de la partition chargée, raturée, zébrée de grands coups de crayon bleu.

Le piano dessinait les traits, mais restait inefficace à colorer les accords.

On voyait alors M. Vignon, chauffé d’une belle animation, s’escrimer de l’archet sur son vieux violon de bois jaune et renforcer les crescendos de la voix.

Meyrargues, à la fin, laissa tomber froidement en manière de critique :

— Il faudrait voir ça à l’orchestre.

Mme Vignon le regarda avec terreur ; Laure se renversa à demi sur le tabouret tournant du piano, et M. Vignon fronça le sourcil devant une attaque si imprévue.

— Les parties sont là, sur le papier, dit-il