Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/241

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vos amateurs un travail fini, l’attention, l’exactitude, le métier précis dont j’ai besoin ?

— Mes amis sont de bonne noblesse, dit Meyrargues en souriant, ils aiment à servir — du reste nous aurons des mercenaires. Acceptez… donnez à ces gens une utilité.

— Le coquin !

M. Vignon ne se rendait pas encore, demandait le temps de la réflexion ; mais on voyait que la proposition le flattait, le touchait à l’endroit sensible.

Meyrargues le pressant dans une escrime adroite finit par lui arracher son consentement. Ils convinrent d’aller ensemble, le samedi suivant, au Comité.

— Je vous laisse la responsabilité de tout ; je ne sais point faire de compliments, je suis un rustique. Vous allez me couvrir de ridicule ; enfin, c’est votre affaire… mais je veux arriver dans votre société de plain-pied. Vous le voyez, mon cher enfant, je vous cède encore, vous faites de moi ce que vous voulez.

Et M. Vignon ajouta en se renversant sur sa chaise, l’œil brillant, le front haut :

— Il est étonnant ce gaillard-là !