Page:Barrucand - Avec le Feu, 1900.djvu/260

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d’énergie et la contagion de ses mollesses.

Tout disait autour d’eux l’ironie des destinées, la fragilité des existences et la survie des volontés, tout, jusqu’à ces flammes, courtes et dansantes comme l’esprit de Paris, lutines et fatales comme les feux follets de la civilisation.

—  N’allons pas plus loin, dit Mariette.

—  Quoi  ? ici, dans Paris, à cette heure  ? On y voit sur le pont comme en plein jour  ; des gens vont passer, on nous remarquera. Plus loin, plus loin, vers Bercy…

—  Penses-tu  ?… Non, sur le Pont-Royal, allons, suivez-moi… Avez-vous peur  ? Est-ce qu’on fait du mal  ?

Elle les entraînait, marchant devant eux, piétinant la boue scintillante de ses petits souliers cambrés, sa robe de velours côtelé relevée d’une main —  son paquet de l’autre, délicatement porté comme une boîte de baptême —  et projetant sa souple silhouette aux hanches rondes sur le fond parisien. Ils la suivaient, aimantés par sa grâce et sa décision, pris dans son sillage.

Au milieu du pont, elle tourna la tête sans